« Je distingue deux leviers dans le domaine culturel : l’expérience propre et les enseignements. Ma priorité, partagée avec la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, est de développer l’expérience culturelle au sein de l’école, à travers le Pass culture et en accueillant par exemple des résidences d’artistes. Cela a été expérimenté dans le Grand Est, où certaines écoles sont labellisées lieux d’art et de culture.[1]», Gabriel Attal.

Nous avons pu lire très récemment cette déclaration du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Elle ne pouvait qu’attirer notre attention. En effet, nous portons cette forme des lieux d’art et de culture[2] en établissement scolaire depuis le milieu des années 90, et à partir d’expérimentations dès le milieu des années 80.

Nous l’avons encouragé, puis contribué à l’impulser à l’échelle d’une académie, ensuite à en diffuser le modèle dans d’autres territoires. Cette modalité, nous l’avons progressivement remodelée, en quelque sorte au pas de marche (d’une longue marche). Nous avons réalisé des états des lieux portés à la connaissance de nos institutions.

Nous avons regretté que, depuis 2015 la Dgesco, puis récemment la Mission à l’éducation artistique et culturelle n’aient pas trouvé le moyen de réaliser une valorisation institutionnelle des plus de 750 espaces de ce type que nous avons recensés. Par exemple, en l’incluant dans les plans d’action en faveur du 100 % EAC.

Enfin, la « rencontre » avec l’art et la culture est un levier de l’EAC organisée en parcours (le PEAC dispose d’un arrêté[3]). Elle motive une recherche en didactique[4].

Sommaire:

Introduction

Cinq scansions des lieux d’arts et de culture en établissement scolaire (une sixième à venir ?)

Temps 1, au milieu des années 80 : impulsion dans un contexte de décentralisation –> L’ère des pionniers, l’émergence d’une forme et d’une ambition

Temps 2 : les années 90 : une politique dans des territoires –> Une volonté politique dans des territoires propices, vers l’extension et la structuration d’un format

Temps 3 : à partir du début des années 2000, des archipels d’initiatives et une stagnation –> Conséquences d’une faiblesse d’un « portage » national entre démultiplications isolées et nouveau contrat pédagogique professionnel

Temps 4 : vers une disposition volontariste dans une politique publique ? –> Le temps lent et « confiné » de la structuration et la ré-impulsion d’une approche

Temps 5 ? : une disposition de droit commun au service d’une éducation artistique “moderne” –> Un levier de rénovation/consolidation des enseignements artistiques et d’hybridation structurante et régulatrice de diverses formes éducatrices à l’art et par l’art

Quelques exemples


[1] Entretien avec Mr Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, par Céline Cabourg et Joseph Ghosn, in madameFIGARO, publié le 30/11/2023, https://madame.lefigaro.fr/enfants/education/gabriel-attal-je-veux-rehabiliter-la-notion-de-culture-generale-20231130

[2] Auxquels, dans l’histoire de leur invention et généralisation partielle, nous avons pu donner le nom d’EROA (espaces de rencontre avec l’œuvre), d’E_LRO (espaces_lieux de rencontre avec l’œuvre afin de rassembler des formes hétérogènes dans une même dynamique), nous avons pu soutenir des appellations autres à l’initiative des académies dans les Lieux d’art et de culture (LAC) cités par le ministre dans les académies de Nancy-Metz et de Strasbourg (également nommés laboratoire d’art et de culture).

[3] Arrêté du 1-7-2015 – J.O. du 7-7-2015

[4] Nous signalons à titre d’exemple le travail de Jean-Charles Chabanne : https://cv.hal.science/jean-charles-chabanne

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